L’écluse à poissons : patrimoine maritime de Vendée

L’écluse à poissons est une technique de pêche ancestrale. Elle permet, grâce à sa construction, des murs constitués de pierres sèches, le tout en forme de U ouvert en direction de la plage, la capture de poissons. En effet, lorsque la mer se retire, les poissons se retrouvent coincés dans le U et ne peuvent plus repartir au large.

Historique et actualité de l’écluse

  • En 1729, 7 écluses ont été recensées à La Tranche sur Mer.
  • L’année 1853 marque l’interdiction des écluses sur tout le territoire français.
  • Jusqu’ dans les années 1960, celles La Tranche sur Mer vont être plus ou moins entretenues.
  • En juillet 2011, des bénévoles de l’Association de l’Observatoire de l’Estran Tranchais ont reconstruit l’écluse de Victor Denis (le nom de son ancien propriétaire), renommée « La Caloge ». Ensemble, ils ont posé, manuellement, 1 200 tonnes de pierres. De plus, les bénévoles ont dû faire face aux aléas de la mer qui pouvaient détruire, en quelques minutes, le fruit de plusieurs journées de travail. Ce chantier a duré 3 ans.
  • Depuis le 1er décembre 2019, la ville de La Tranche sur Mer est gestionnaire de l’écluse et ce pour 10 ans. Les Services techniques municipaux assurent l’entretien de l’ouvrage, maintenant inscrit au Patrimoine maritime de Vendée. 
  • Été 2020 : La Caloge a accueilli un groupe de Scouts marins, affiliés aux « Verts Solidaires » des Guides de France à Rennes. Pendant toute une semaine, ils se sont consacrés, durant les marées basses, à l’aménagement d’une nurserie pour la faune marine à l’intérieur de l’écluse à poisson : ils ont arraché des Sargasses japonaises, algues envahissantes, puis construit en « pierres sèches » (sans ciment) un petit tumulus creux, entouré de murets de protection, baignant toujours dans l’eau. Pendant les marées hautes, qui immergent l’écluse, ils ont activement installé une barrière de ganivelles au pied de la dune du Groin du Cou, pour éviter le piétinement et permettre au sable de se déposer, afin de stabiliser la dune.

Pour en connaitre d’avantage sur les écluses à poissons et leur histoire, retrouvez, en vente à l’Office de Tourisme de la Tranche sur Mer, le livre « Les écluses tranchaises » (volume 1) écrit par M. Priouzeau.

Retrouvez également l’historique dans le document ci-joint : Historique et actualité de l’écluse à poissons par Philippe Brulon

En images  :

Massifs d’Hermelles : un des plus grand de la côte atlantique

Les Hermelles (petits vers marins bâtisseurs) du Groin du Cou, se développent naturellement à l’intérieur de l’écluse et tout autour. Ce massif est un des plus important de la côte atlantique et est régulièrement surveillé par les scientifiques de l’IFREMER en relation avec le Parc Marin.
Leur objectif ? Evaluer l’état de santé et la dynamique du massif et installer un dispositif de suivi régulier. Très fragile, cette formation naturelle fonctionne comme des coraux, il est très important que chacun veille à sa préservation.

Préserver les vers marins bâtisseurs

Les récifs d’hermelles sont construits par des colonies de vers marins Sabellaria alveolata, appelés également « hermelles ». Chacun de ces vers agglomère soigneusement des grains de sables autour de lui pour former un tube qui devient son habitat. L’ensemble des tubes d’hermelles les uns à côté des autres forment des récifs qui dépassent rarement quelques centimètres sur le littoral français. Néanmoins, ils se développent sur des dizaines de centimètres d’épaisseur sur le littoral de la Tranche sur Mer. Le Parc naturel marin accueille sur son périmètre près de 30 % des surfaces de récifs d’hermelles de la façade Atlantique, il a donc une importante responsabilité pour leur préservation.

De nombreux intérêts écologiques

Ces magnifiques formations ont de nombreux intérêts écologiques : elles favorisent la biodiversité, elles nourrissent de nombreuses espèces (crabes verts, sole, vieille…), et elles jouent le rôle de filtres biologiques. En effet, l’activité de nutrition par filtration des vers permet de clarifier jusqu’à 50 L d’eau /h/m² ! Mais ces récifs sont fragiles et sont sujets au piétinement ou à la destruction par les promeneurs et autres activités de loisirs (pêche à pied, activités nautiques).

Le suivi de l’état de santé des récifs dans le temps est donc essentiel et consiste à acquérir des données sur la température du milieu, la diversité des formes des récifs, leur taille, leur état de dégradation et sur la faune associée (moules, huîtres, patelles…).

Dans le cadre du projet CoEHCo, ces collectes de données sont toujours réalisées sur les mêmes secteurs, en été et en hiver. Pour ce faire, les agents du Parc naturel marin ont installés des crochets au sol, comme repères des zones à surveiller, que vous pourrez observer lors de vos promenades le long de l’estran. Il est important de laisser ces crochets en place afin de contribuer à préserver cet habitat riche et fragile.

Pour en savoir plus sur les récifs d’hermelles : http://www.hermelles.fr/ et sur le projet CoEHCo du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis  : https://parc-marin-gironde-pertuis.fr/editorial/la-biodiversite-marine

*Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer

En images :

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